dimanche 21 septembre 2008

Akihabara

C’est le quartier électronique de Tokyo. On y trouve de tout, à des prix plutôt intéressants, même si Osaka reste la ville la moins chère du Japon concernant l’électronique).


Akihabara est aussi LE quartier de la salle d’arcade. Contrairement aux nôtres, les salles d’arcade japonaise font rarement moins de 8 étages et proposent toutes les bornes possibles et imaginables. Chaque étage est spécialisé dans un domaine particulier (Jeux de baston, jeux musicaux, pachinkos, jeux de carte électronique...), et certaines salles d’arcade ont même un étage entier réservé aux jeux old school des années 80-90 (Mario, Zelda, R-type….).


Nous avons pu découvrir en visitant ces salles que la culture du jeu vidéo était beaucoup plus développée qu’en France. On peut voir jouer des gens de tous âges et de toutes origines (Il n’est pas rare de croiser un salaryman en costume venu jouer après sa journée de boulot).


D’autre part, la manière de jouer des japonais n’est pas du tout la même que la nôtre. Ils peuvent facilement dépenser 2 à 3000 Yen à jouer à un jeu comme Street Fighter, auquel ils pourraient jouer sur une console de salon sans payer à chaque partie. Le jeu vidéo semble être une activité conçue comme beaucoup plus conviviale qu’en France. On aime jouer dans des endroits spécialisés aux côtés d’autres joueurs, qu’on peut même choisir d’affronter (la plupart des bornes de jeu de fight sont reliées entre elles pour permettre à deux joueurs de se battre l’un contre l’autre). Ainsi, le jeu vidéo est une activité comme une autre, parfaitement acceptée et intégrée à la culture du pays.

Mais si nous sommes allés à Akihabara, c’est surtout parce que c’est l’empire du goodies à la japonaise. Tous les artbooks, toutes les figurines en rapport avec l’animation japonaise et avec le monde cinématographique et vidéoludique en général y sont concentrées. Certains magasins proposent des figurines aussi différentes que les personnages des simpsons, les personnages de séries américaines, ou encore les personnages d’animes japonais. J’y ai même trouvé une réplique de l’hélicoptère de « Super copter », une série américaine des années 90 que je regardais quand j’étais petit.


L’un des magasins qui m’ait le plus étonné et que j’ai le plus apprécié est un magasin spécialisé dans le jeu vidéo old school. On y vendait, entre autres, des super nintendo, des megadrive, des sega saturn, et une très grande quantité de jeux fonctionnant sur ces consoles. J’y ai même retrouvé un de mes jeux préférés de quand j’étais petit, dont je pensais vraiment être le seul à me rappeler. Tout ça à des prix complètement dérisoires (un jeu coûtait entre 500 et 1000 yen, Tandis que les consoles étaient vendues à 1500 yen).


La dernière chose remarquable à propos de ce quartier est la quantité de produits de nature pornographique vendus dans les magasins. Sans avoir vraiment pu vérifier, je pense tout de même pouvoir affirmer que chaque magasin (que ce soit un magasin de figurines, un magasin de dvd, un magasin de jeux vidéos) a un étage réservé au porno. Ces endroits sont d’ailleurs tout aussi fréquentés que les autres, et les acheteurs regardent et choisissent consciencieusement sans aucune honte. Les photos pour cette partie de l’article sont envoyées uniquement par e-mail, sur demande spéciale, pour un tarif de 3,80 euros par ko.

Problème de repérage dans le temps

Vu que nous avons arrêté de visiter pour passer à la phase « frénésie d’achats », je ne sais plus exactement où et quand nous avons faits les choses. Comme ça m’ennuie profondément de faire l’effort intellectuel d’essayer de m’en rappeler, je décrirai Tokyo et ce que nous y avons vu par quartiers ^^.

16 septembre = Arrivée à Tokyo

Nous sommes arrivés aujourd’hui à Tokyo, en début d’après midi. L’auberge de jeunesse dans laquelle nous logeons est située dans le quartier d’Asakusa , dans l’Est de la ville. Elle est plutôt bien placée, puisqu’on peut atteindre les principaux quartiers (Shinjuku, Shibuya, Harajuku, Akihabara) en moins de 5 ou 6 stations de train.
Concernant les chambres, disons qu’il ne faut pas être grand. La chambre dans laquelle nous sommes, Mathieu, Alexandre et moi, est juste assez grande pour y dérouler nos 3 futons. Mathieu ayant catégoriquement refusé que je dorme dans son lit, nous en sommes rendu a devoir disperser les affaires autour des futons.

mardi 16 septembre 2008

Samedi 13 septembre = Hiroshima

Hiroshima a été bombardé le 6 août 1945 à 8h15 par un bombardier B-29 transportant une bombe atomique à l’uranium 235 d’une puissance de 12 kilotonnes.
L’actuelle ville d’Hiroshima n’a plus grand-chose à voir avec l’ancienne. Mais pour l’avoir visité, je peux dire une chose, c’est qu’elle garde en elle la marque profonde de son histoire tragique, et que l’on n’en ressort pas indemne.


Nous avons successivement vu le dôme de la bombe A (le seul bâtiment ayant subi la bombe atomique préservé, dont il reste quelques murs déchiquetés et la structure de métal d’un dôme qui se trouvait au milieu), le memorial park (un parc avec un monument à la mémoire des victimes), et enfin le memorial museum.

Le dôme est extrêmement impressionnant et je dois dire que comme mise en bouche, c’est assez dur. Il témoigne de la violence du choc et de l’horreur de l’évènement. Il se trouvait à 600 m du point 0, le point d’explosion, endroit où le vent et la chaleur engendrés par la bombe atteignaient respectivement 4000 km/h et quelques millions de degrés. Les gens à l’intérieur ont été tués sur le coup.


Le parc est surtout là pour les habitants et les contemporains de l’époque, qui peuvent venir se recueillir devant le monument et dans lequel se déroule une cérémonie le 6 août de chaque année. On peut néanmoins y voir un autre monument, la statue d’une petite fille atteinte d’une leucémie 10 ans après l’explosion, qui croyait qu’en faisant 1000 grues de papier elle pourrait guérir. Les grues faites par les visiteurs en sa mémoire se comptent par dizaines de milliers, et des dessins d’oiseaux ont été réalisés avec quelques centaines d’entre elles.

Le monument à la mémoire des victimes

La statue de la jeune fille
Les grues faites par les visiteurs
Le musée est le plus dur à visiter. L’entrée ne coûte que 40 yen (25 centimes d’euros), une somme plus symbolique qu’autre chose. Le début est soft question émotion. On y explique d’abord la composition, le point d’explosion, et le champ d’impact de la bombe atomique. La bombe A lancée par les américains au-dessus de la ville contenait 50 kilos d’uranium. Seule un kilo d’uranium a fissionné. Lancée à 600 m du sol d’Hiroshima, ces kilo ont suffi à raser un rayon de 2 km autour du point d’explosion. 2 maquettes montrent la ville avant l’impact (une jolie bourgade pleine de maisonnettes) et la ville après l’impact (un paysage de mort, dans lequel ne subsistent que quelques arbres calcinés et 3 ou 4 bâtiments dont les fenêtres ont explosées et le toit a été arraché).



Cette partie du musée présente également des documents déclassés, pour la plupart des communications entre Einstein et le président des E-U, ou entre les chercheurs du plan Manhattan de recherche sur la bombe A et le président. On y comprend que l’unique raison qui ait poussée les américains à lancer la bombe était le besoin de tester une arme nouvelle découverte quelques années auparavant par Einstein. 20 villes avaient été sélectionnées au départ, et Hiroshima a été retenue pour certaines de ses caractéristiques, comme le fait qu’elle ne soit pas un centre de pouvoir, et qu’elle ne soit ni trop grande, ni trop petite, ni trop détruite pour empêcher de bien voir les effets de la bombe. Le bombardier B-29 qui a attaqué le 6 août comprenait 12 personnes, dont 4 scientifiques présents pour mesurer les effets de la bombe. Il était accompagné de 2 autres B-29 contenant du matériel scientifique de mesure.

Jusque là donc, des informations choquantes mais rien de trop dur émotionnellement.

La 2ème partie du musée est carrément plus trash. Elle présente les vêtements des victimes, pour la plupart déchiquetés et couverts de sang. Elle contient également des lambeaux de peau et des touffes de cheveux des victimes (l’explosion engendre par la chaleur qu’elle dégage des brûlures telles que la peau se décolle et tombe en lambeaux, principalement sur les mains et les bras), j’ai particulièrement aimé la peau du bout d’un doigt tombée presque intacte, avec l’ongle dessus. On peut aussi y voir un bout des marches d’une banque conservée, sur lesquelles seule « l’ombre » d’une personne pulvérisée par la bombe reste visible (en réalité, le corps de la personne, qui se trouvait face à la déflagration, a protégé la partie des marches derrière lui, qui n’a donc pas blanchi comme le reste). Il y’avait également une reconstitution d’une scène de l’après bombe atomique, avec 2 personnes complètement brûlées avec la peau des bras pendante, marchant comme des zombies dans les décombres. Ca ne sert à rien d’en décrire plus, et c’est déjà un bon aperçu de ce qu'a pu être que de visiter ce musée.

Je suis sorti de là la mine déconfite. Mais ce musée m’a fait comprendre des choses. Il m’a fait réaliser l’ampleur de l’acte. Une expérience que je n’oublierai probablement jamais.

Le bombardement de Hiroshima a fait, à court ou à long termes, 350 000 morts.

11 septembre = Le Himeji-jô

Himeji-jô est l’un des plus vieux monuments du japon. Il a été construit à l’époque médiévale, pendant l’ère Nanbôkucho de la période Muromachi (qui s’étend de 1336 à 1392). La structure n’était au départ qu’un temple construit par Norimura Akamatsu vers 1333. En 1346, un de ses descendants, Sadanori Akamatsu, y ajoute 2 enceintes. En 1580, Toyotomi Hideyoshi, un daimyo (seigneur) du coin, prend le contrôle du château, et le donne à l’un de ses vassaux, Yoshitaka Kuroda. Ce dernier construit alors une tour de 3 étages (le donjon principal que l’on voit s’élever au milieu du bâtiment).
A la suite de la bataille de Sekigahara (grande bataille qui se déroula en 1601 et opposa les daimyos du l’ouest aux daimyos de l’est), c’est Ieyasu Tokugawa qui s’empare du château et le lègue à son gendre, Ikeda Terumasa. En 1609, le donjon principal gagne un étage, et enfin, en 1618, Tadamasa Honda fait construire les bâtiments de l’enceinte ouest. C’est sous cette dernière forme que l’on peut admirer le château aujourd’hui.



Nous avons eu la chance de faire la visite avec un guide japonais bénévole qui parlait parfaitement l’anglais (une qualité rare dans la région du Kansai). Non content de nous en apprendre un peu plus sur l’histoire du château, il nous a aussi montré des tas de petits pièges imaginés par les constructeurs pour protéger le château des envahisseurs. Nous avons pu découvrir avec lui que chaque élément avait été pensé dans le but de rendre à l’ennemi l’assaut du château plus difficile. Les photos suivantes montrent certains des pièges décrits par le guide.

Les murs sont en pente, donc plus difficiles à escalader
(En haut à gauche, magnifique doigt d'époque)

Meurtrière

Trappe permettant de lancer des pierres ou de l'huile bouillante

Chaque jour, à partir de 4h de l'après midi, la grande porte est fermée pour la nuit, et l'on utilise la petite porte

A la fin de la visite (qui a quand même duré 3h !), le guide nous a fait cadeaux de petites gommes sushi. De toutes les visites que j’ai faites depuis le début du voyage, celle-ci est sans aucun doute la plus chouette et la plus intéressante, grâce à un monsieur passionné par son métier qui nous a fait découvrir le château d’Himeji d’une façon très agréable et très originale.

Au milieu, Mr Fujiyoka, notre maître à tous

vendredi 12 septembre 2008

8 septembre = Le Palais impérial

Kyoto fut pendant près de 1000 ans (entre 794, date à laquelle la capitale s’est déplacé de Nara à Kyoto, et 869, où la capitale s’est encore déplacée à Tokyo) la capitale du Japon. A partir de 794, c’est dans le Palais impérial de Kyoto que les empereurs résidèrent. Ce Palais, majoritairement fait de bois, fut brûlé et reconstruit de nombreuses fois. Il était de coutume, pendant ces reconstructions, que l’Empereur aille s’installer dans les bâtiments réservés aux membres de l’aristocratie (c’est ce que l’on appelait le sato dairi). Comme le château (constamment refait à l’identique, c'est-à-dire en bois) brûlait régulièrement, l’installation dans les bâtiments voisins devint vite une habitude. Lorsque les japonais en eurent marre de constater que reconstruire un bâtiment visiblement trop fragile ne servait absolument à rien, ils finirent par arrêter et l’exception du sato dairi devint la règle. Ainsi, ce que l’on peut voir aujourd’hui, et qui a été à partir de la fin de la période Heïan considéré de facto comme le Palais, n’est en fait que le complexe servant auparavant au logement des nobles.
Le Palais contient plusieurs bâtiments, ayant chacun un nom imprononçable et une fonction déterminée:

Okurumayose: Porte d'entrée pour les courtiers en visite officielle

Shodaibunoma: Salle d'attente pour les courtiers (il faut croire qu'ils avaient des goûts de luxe)
Shishinden: Bâtiment le plus important, où avait en particulier lieu l'investiture

Otsunegoten: Bâtiment qui abritait les appartements de l'empereur

Oikeniwa garden: euh...le jardin

Pour ce qui est de la visite, nous avons pu expérimenter avec notre guide de nouvelles choses :
- Un nouveau type d’anglais, que j’appellerais le japoglais (ou l’anponais).
- Une capacité tout à fait intéressante à répéter mots pour mots le texte du prospectus.
Du coup, on aurait très bien pu se passer de guide (mais de toute façon ça n’était pas possible). Pour le reste, je crois que les photos parlent d’elles mêmes.

7 septembre = l'arrivée à Kyoto

Nous voilà maintenant dans la ville de Kyoto, sur l'île d'Honshu. Charmante petite bourgade qui fut pendant près de 1000 petites années la capitale du Japon et qui regorge de trésors inestimables. L'auberge se trouve dans une maison traditionnelle japonaise vieille de plusieurs dizaines d'années. Le propriétaire, Asai-san, est un peu bizarre mais si gentil et si accueillant.

J = 5 L'Okinawa world

Si certaines attractions (comme le pineapple park) ont au moins le mérite de faire rire, le parc d’Okinawa world, qui nous a laissé une impression amer, n’en fait certainement pas partie.
Le parc est divisé en 3 parties : La grotte de stalagmites, le village traditionnel, et enfin le zoo.
La visite, qui commence par la grotte, laisse présager un endroit somme toute honnête, sans être extraordinaire. En effet l’attraction est assez divertissante, et les plafonds couverts de stalagmites sont très impressionnants. Mais la traversée s’avère trop longue et finit par ennuyer (rien ne ressemble plus à une stalagmite qu’une autre stalagmite), voire même, pour certains, par oppresser (la grotte est profonde et certains passages très étriqués). Il restait donc encore, pour l’Okinawa World, à faire ses preuves pour justifier le prix d’entrée.

The cave

L’excursion se poursuit par le village traditionnel dans lequel il est proposé aux visiteurs de goûter les fruits de l’île et de découvrir la fabrication des shisas par la poterie.
Chacun d’entre nous a alors pu déguster divers boissons à base de Guam, d’ananas ou de fruits du dragon (un fruit amusant qui donne une couleur violacée très étonnante à la mixture), ainsi que des échantillons de ces mêmes fruits. Encore une fois, l’expérience s’avère amusante même si elle est un peu onéreuse, surtout lorsque 1400 Y, environ 9 €, sont déjà passés dans les billets (du coup, pour la justification du prix d’entrée, on repassera).

The mixturzes

The Jennyfer enjoying the mixturzes
Après ces rafraîchissements, nous avons assisté à la confection d’un shisa en terre glaise. La maîtrise dont le sculpteur a fait preuve durant ce processus n’a pas laissé de nous impressionner. Au risque de vous décevoir, il s’agit sans doute du meilleur moment du parcours. Jusqu’ici, on se demande ce qui a bien pu nous ruiner la visite ainsi que notre opinion générale sur ce parc.

Shisa's masta

C’est alors qu’on passe au Zoo, qui nécessite malheureusement un peu plus de temps et de sérieux. C’est en majeure partie autour du serpent, dont de nombreuses espèces sont présentes sur l’île, que l’attraction s’organise. Si, comme d’habitude, personne n’a pris la peine de traduire les notices explicatives concernant les animaux (qui d’ailleurs sont rares et extrêmement succinctes, même en japonais), ce sont les occupants eux-mêmes qui retiennent l’attention. Chacun d’entre eux est parqué seul dans une cage qui dépasse rarement les 1m2, un volume en tout cas très inférieur à l’espace vital nécessaire à tout reptile dépassant la taille d’un lézard. La première chose qui vient à l’esprit en contemplant ces animaux est que s’ils ne sont pas morts, ils ne sont certainement pas vivants. Aucun d’entre eux ne bougeait de son emplacement (en général recroquevillés dans un coin de la cage) ni ne réagissait aux moindres stimuli. Seule une mangouste, sans doute rendue folle par la captivité, la peur et la solitude, faisait les cent pas dans sa cage pour trouver la sortie. C’est à ce moment que la visite prend une tournure franchement désagréable. La situation de ces pauvres bêtes annihile le plaisir qu’on peut prendre à les contempler de si près. La dernière étape de l’Okinawa World n’est ni plus ni moins qu’une foire aux monstres destinée à exciter la curiosité malsaine du visiteur et dans laquelle rien n’est fait pour s’assurer du bien être des occupants. Seules 2 tortues géantes nous ont sauves la visite par leur enthousiasme et leur gloutonnerie.

2 autres tortues ninjas (ce qui fait en tout 3)

Tortue ninja en pleine exécution d'un mawashi miam-miam

J = 5 Jardin Shikina-en

Un jardin magnifique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il abrite un pavillon et une villa ayant appartenu à la famille Ryukyu. Détruit au moment de la 2nde guerre mondiale, il a dû être reconstruit dans son intégralité. Nous y avons croisé des japonaises en habit traditionnel, probablement là pour un rendez vous galant.